"On recherche jeunes chercheurs pour participer aux campagnes organisées pour l'Année Géophysique Internationale". Etudiant, cette annonce affichée à l’Université changera ma vie ; je partirai alors en Antarctique pour vivre une aventure : participer à l’exploration de ce vaste continent encore inconnu. A 83 ans, le continent blanc de l’autre bout du monde me fait toujours rêver.
En 1955, à 23 ans, ma vie d'étudiant était facile ; réussissant raisonnablement dans mes études à l’Université de Besançon, je vivais dans une famille bien soudée dont la passion était le « foot ». Mon ambition était de suivre le chemin de mon frère Pierrot devenu « gardien de but » professionnel dans l’équipe de Sochaux et en équipe de France. Et je me suis longtemps étonné de n'avoir pas hésité avant de me dire "Pourquoi pas moi ?" en réaction à l’annonce affichée à l’Université.
L'Antarctique était, au début de ce siècle, le symbole de l'esprit d'aventure. Les expéditions de grands explorateurs, comme Amundsen, Scott, Byrd et le français Jean-Baptiste Charcot avaient imposé, à juste titre, dans l'esprit de tous, qu'exploration et aventure étaient indissociables. Vers le milieu du siècle, les récits et images venant de ces pionniers héroïques ont servi de base à l'organisation de campagnes scientifiques en Antarctique dans le cadre de l'Année Géophysique Internationale.