Victoria Land Traverse

Un autre type d’expéditions pour les glaciologues : passer de données détaillées dans une zone limitée aux grands espaces inconnus. Ce sera l’objet de ce raid qui dévoilera de grandes structures géologiques, dont une chaîne de montagnes, jusque-là non cartographiées.

Pour les glaces, carottages et prélèvements tels que ceux réalisés à Charcot seront systématiquement faits tous les 100 km.

Et puis nous voilà repartis, pour un jour, dans une aventure imprévue au pied d’une chaine montagneuse que nous découvrons et qui nous barre la route sur le chemin du retour .....

« Jack, Arnold et moi, en deux cordées, passons la journée à faire l'ascension du plus facile des trois pics, que nous avons baptisés "les Sisters". Chargés d'échantillons de roches, nous enfonçant dans la neige fraîche à chaque pas, nous rentrons épuisés le soir ; mais quelle ivresse pour le corps ! Et puis, bien que piètre alpiniste, j'y aurai gagné de voir figurer dans les atlas américains, perdu parmi beaucoup d'autres, le mont Lorius. »

De cette campagne en Terre de Victoria il sortira une découverte après les analyses faites à  notre retour en France : dans la zone explorée, la composition isotopique de la glace est un indicateur de la température. Un indicateur simple et quantitatif qui nous permettra une première mondiale : reconstituer les climats du passé en analysant la glace prélevée en profondeur. Je n’en espérais pas tant à mon départ  pour l’aventure.

Tout au long de ce  raid nous mesurons aussi l’épaisseur de la glace entre la surface et la base rocheuse. Toutes données nécessaires pour décrire, expliquer  et modéliser. Ces données du passé sur l’écoulement des glaciers de l’inlandsis sont une base nécessaire pour une estimation de l’impact futur de ces glaces, dans un climat qui se réchauffe, sur notre planète...... Mais alors où fallait-il forer en Antarctique  pour tester nos découvertes en remontant plus loin dans le passé ?