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Vostok 1984 : 150 000 ans d'archives

1984

Après les accords internationaux signés lors d’une réunion du S.C.A.R en 1982, les Russes sont prêts à accueillir à Vostok une équipe française. Elle y est amenée par un avion américain de l’US Navy. Mes amis Volodya Kotlyakov, directeur de l’Institut de géographie à Moscou et Dick Cameron, responsable des missions polaires américaines, ont soutenu la réalisation inespérée de ce projet en pleine guerre froide.

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22 décembre 1984 : les “ frenchies ” du labo de Grenoble sont de retour au Pôle Sud géographique. De là nous irons à la base Russe de Vostok située au Pôle du froid de la planète. Cette nouvelle campagne nous ouvrira les portes  d’un trésor : les carottes de glace extraites après des années d’efforts dans les grandes profondeurs par les Soviétiques, sont conservées dans les glaces du  «Pôle du froid » de la planète. Elle nous vaudra aussi  une belle amitié avec Volodya Lipenkov notre guide sur le terrain. Nos journées sont là bien remplies. Dans la glace des couloirs, où il fait – 40 degrés, il nous faut trier, examiner, échantillonner, emballer, étiqueter.... Comme lors du forage au Dôme C. Mais ici sans angoisse car nous n'avons pas à attendre la remontée toujours incertaine du carottier ; les carottes sont disponibles, rangées dans les rayons d'un abri où ne souffle pas le vent. Dans les bons jours, nous "traitons" 30 à 40 mètres de carottes de glace.

Le cadeau est somptueux: l’étude des échantillons prélevés sur 2083 mètres de carottes révélera 150.000 ans de l’histoire du climat et de la composition de notre atmosphère. Tout au long des chauds et froids qui marquent ce dernier grand cycle climatique naturel, nous mettrons en évidence pour la première fois le lien entre le climat de la Terre et  la concentration des gaz à effet de serre dans notre atmosphère. Notre  découverte, à laquelle Soviétiques et Américains seront naturellement associés, nous permet d’annoncer, il y a 20 ans déjà, le réchauffement climatique actuel  engendré par les activités humaines riches en émissions de gaz à effet de serre tels que le CO2 et le méthane. Et, cerise sur le gâteau, la couverture du prestigieux magazine Nature avec un commentaire décrivant ces archives comme une « corne d’or »   traduisait la reconnaissance de notre équipe…et la mienne alors élu à l’Académie des Sciences à Paris.

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